BIO
Timothy Thomasson est un artiste numérique basé à Montréal. Son travail remet en question la façon dont les images en mouvement sont produites et consommées dans des contextes historiques et contemporains, en examinant particulièrement l'effet des images générées par ordinateur sur la société, la culture et la perception. Il travaille principalement avec l'animation par ordinateur et utilise les technologies d'infographie en temps réel dans plusieurs de ses œuvres pour créer des environnements et des systèmes continuellement génératifs. Thomasson est titulaire d'un BFA et d'un MDes (prévu pour 2022) de l'Université Concordia en design et arts informatiques. Le travail de Thomasson a été présenté dans diverses galeries et festivals à Montréal, notamment lors de Eastern Bloc Sight and Sound (2021) et MUTEK (2021). Son travail a également été mis en nomination pour le New Technological Art Awards [NTAA] (2022) à Gand, en Belgique.
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Slow Track est une vidéo générée par ordinateur qui restreint les possibilités visuelles illimitées offertes par les technologies d’animation informatique actuelles.
Dans l’intention de remettre en question la nature structurelle et esthétique de l’image virtuelle, Slow Track renonce à l’excès, à la vitesse, au surréalisme, à la science-fiction et à la fantaisie généralement associés à l’imagerie générée par ordinateur. L’œuvre déploie une image hyperréaliste, lente, douce et peut-être banale, qui se méfie du logiciel qui la produit. Les espaces virtuels impeccables et stériles couramment représentés dans les visualisations architecturales sont remplacés ici par des espaces poussiéreux, sales et encombrés. Bien que leur rendu soit proche de la qualité photoréaliste, les images à l’écran n’ont aucun rapport avec le monde réel. Elles sont entièrement générées par un ordinateur dont la production se résume à des milliers de “fichiers d’images” silencieux. Il n’y a pas de vent qui souffle, et les lieux représentés ne sont nulle part en particulier.
Plutôt qu'une image de synthèse qui nous séduit par l'excès, il s'agit d'une image qui demande de la patience. À l'écran, la perspective numérique recule lentement, puis avance, oscillant entre deux positions fixes tout en traversant de nouveaux environnements. L'attention semble s'attarder sur des objets banals : une canette rayée, une cabine de toilettes ou des feuilles dans le vent. L'animation se déroule lentement. Les choses restent inexpliquées et l'accent est mis sur les images statiques ou en mouvement lent. Le son de l'œuvre joue avec les conventions audio associées aux jeux vidéo, aux graphiques animés et aux publicités, rappelant constamment au spectateur le caractère artificiel de ces images.
Photo: Alejandro Escamilla