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JONATHAN SCHIPPER [US]

Slow-Motion Car Crash, 2009

6ème Biennale internationale d'art numérique 

Arsenal art contemporain Montréal

01.12.2022 - 05.02.2023

BIO

Jonathan Schipper est un sculpteur qui a combiné de nombreux matériaux et des techniques aussi variées que le pneumatique, le travail du cuir, la robotique et le rock n roll. Son travail est souvent basé sur la décomposition ou la destruction, un travail qui devient le plus vivant juste avant de se terminer.  Il embrasse la nature transitoire de l'existence et rejette le sacré. Il estime que l'art doit être une expérience et non une possession. Nombre de ses idées sont dérivées des médias, mais l'œuvre est physique, vivante et non reproductible.  

Jonathan est titulaire d'un BFA et d'un MFA, mais il estime que sa véritable formation artistique initiale a eu lieu à la Skowhegan School of Painting and Sculpture (2001). Il vit et travaille actuellement à Brooklyn, NY. Il s'est concentré sur des œuvres d'art à grande échelle, basées sur la technologie, qui trouvent leur inspiration dans les fondements de la fonction et de la reconnaissance. Il a participé à des expositions dans le monde entier, notamment à la Triennale de Guangzhou et à "Under Destruction", au Musée Tinguely de Bâle, en Suisse, entre autres.  

Jonathan est surtout connu pour son Slow Motion Car Crash, où deux voitures grandeur nature sont rapprochées pendant des mois pour simuler une collision frontale. Un moment qui ne prendrait qu'une fraction de seconde dans une collision réelle se prolonge en jours ou en années. Dans cette sculpture, le sujet devient l'équilibre entre la création et la destruction, le mouvement et le temps lui-même.  

L'œuvre de Jonathan est à la fois très conceptuelle et très accessible.  Il aborde les questions de la perception, de la vie et de la destruction, mais il est tout aussi susceptible d'intéresser un enfant de cinq ans que le spectateur d'art chevronné.  

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Slow-Motion Car Crash (Slow Inevitable Death of American Muscle), 2009 -
Installation

Slow-Motion Car Crash, un rituel de mort inscrit dans l'huile et la tôle. 

 

Les voitures reflètent nos désirs, ce que nous voulons être, ou comme nous voulons être perçus. Lorsque nous entrons à l'intérieur, la voiture devient une extension de notre corps, de notre identité et de notre ego. Lorsque nous voyons une automobile détruite, nous voyons un reflet de notre propre mort inéluctable.  

Les milliers de pièces qui s'étaient réunies pour nous déplacer dans l'espace et le temps ne sont plus en accord et en alignement ; elles ne sont plus que des matériaux à recycler. 

 

Slow-Motion Car Crash est une simulation physique d'une collision frontale entre deux voitures de taille réelle.  Chaque voiture se déplace d'un mètre vers l'autre, à raison d'environ un millimètre par heure. Ce mouvement constant est si lent qu'il en devient invisible. Cette sculpture prolonge en mois un événement qui prend habituellement une fraction de seconde. 

 

La ritualisation de l'accident de voiture est courante. Nous retrouvons ce spectacle à l'hippodrome, au cinéma et dans les arènes. Sur le circuit de course, nous sommes assis en sécurité dans le public et nous regardons quelques privilégiés tester et toucher le bord de l'enveloppe ; la mort et la destruction sont à portée de main à tout moment, tout en sachant qu'à un moment donné, ils perdront leur emprise et seront projetés dans un chaos total. Nous le voyons dans les films où, encore et encore, des voitures sont projetées du haut de falaises, s'écrasent les unes contre les autres et s'enflamment. Nous le voyons dans les arènes où les voitures s'affrontent dans des combats. Nous ralentissons quand nous le voyons sur l'autoroute, en étirant nos corps et en compromettant notre sécurité, pour avoir un aperçu du carnage. C'est la transformation d'un matériel hautement organisé en désordre. Nous sommes hypnotisés, encore et encore. 

 

Dans le Slow-Motion Car Crash, la vitesse et le danger sont supprimés. Le public est libre de toucher et d'examiner l'objet et l'événement en détail. La vitesse a été supprimée, mais elle est toujours présente dans l'œuvre, comme un De Kooning effacé. L'énergie transforme toujours le métal et le verre, mais à un rythme tectonique. Les molécules se poussent individuellement et en masse, poussant l'ordre vers l'entropie.  Nous ne sommes pas seulement aux premières loges, mais aussi, et c'est encore mieux, dans une lentille qui dilate le temps. Ce qui se passe normalement en un instant est maintenant presque trop lent pour être appréhendé. Nous voyons un objet en mouvement qui semble être statique. Nous avons le loisir de voir l'accident sous tous les angles. Le drame et le danger ont disparu, et nous nous retrouvons avec une machine à remonter le temps en trois dimensions. L'événement est déplacé de l'oblongata au cerebrum. Nous pouvons à loisir décider du moment exact où la voiture passe du statut d'objet de désir à celui de déchet. Si nous ralentissons suffisamment les choses, pouvons-nous attraper la mort par la queue ? 

The West Collection, Oaks, PA

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