BIO
La recherche de Louis-Philippe Rondeau a pour but d’explorer des positions en périphérie des pratiques du portrait photographique, remettant en question certaines affinités empiriques de l’image photographique telles que l’instantanéité, le point de vue unique et la planéité.
Ses installations interactives expriment le portrait autrement. Souvent axées sur le modus operandi du miroir, elles restituent la physionomie de l’interacteur de manière détournée à travers des dispositifs de représentation marginaux qui interrogent le rapport du spectateur avec l’œuvre. Elles nous incitent à repenser les conventions de la médiatisation par l’image, notamment son articulation spatiotemporelle.
Il est professeur à l’École des arts numériques, de l’animation et du design de l’UQAC, et sa pratique découle de ses années à œuvrer dans le domaine de la post-production visuelle à Montréal.
LOUIS-PHILIPPE RONDEAU [QC-CA]
Liminal, 2018
5ème Biennale internationale d'art numérique
Arsenal art contemporain Montréal
19.11.2021 - 13.02.2022
Installation interactive
LIMINAL est une installation interactive qui vient mettre en image l’inexorable passage du temps. Elle cherche à réifier la frontière entre le présent et le passé.
Dans un espace sombre, une arche lumineuse : il s’agit d’un portail temporel. Lorsqu’on traverse cette démarcation, notre reflet projeté sur le mur adjacent se voit déployé dans le temps grâce à la technique du slit-scan. Telle une métaphore visuelle – le passé qui s’empare sans cesse du présent – notre image se perd inexorablement dans la blancheur éthérée de l’oubli. Dans un sens, l’œuvre souligne que toute lumière est passé – le scintillement dans le ciel nocturne n’est qu’un instantané révolu du firmament : la lumière est la manifestation d'événements qui ont déjà eu lieu.
Le son dégagé par l’œuvre est spatialisé – dépendamment de la position de l'interacteur dans le portail, la tonalité est altérée – ce qui se traduit par une musicalité qui incite l’interacteur à performer son présent, afin de mettre en place son éventuel passé. Lors des passages, le son est sculpté allégoriquement par les gestualités des performeuses et performeurs qui improvisent alors d’étranges chorégraphies que la lumière retranscrit en image, là où les corps nous apparaissent métamorphosés par des expériences singulières de la durée.